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Le jour du printemps, aux premières lueurs, retentit les cris d’un nouveau né.  C’était le branle bas de combat dans la maisonnée d’un quartier aisé de New York. Je fus l’aîné de la fratrie qui comporte deux filles et un autre garçon.  Mon père, Dani Genovese d’origine italienne avait quitté seul la Sicile pour les Etats Unis. Il y rencontra ma mère, une orpheline. Il l’a pris sous sa protection et le temps faisant s’est épris d’elle et se sont mariés.
Je me souviens comme si c’était hier le jour où la police a débarqué en nombre pour fouiller entièrement la maison, mettant tout sens dessus dessous tandis qu’il était emmené en garde à vue pour une sombre histoire  de drogues et de racket. Je le regardais partir du haut de l’escalier, les poings serrés tandis que mon frère et mes sœurs pleuraient dans les jupes de notre mère. J’étais content de les voir repartir bredouille même si je savais quelque part au fond de moi, mon père était dans les affaires  quelque peu louches. Je ne posais pas de question mais je laissais traîner mes oreilles et observait ce qu’il pouvait se passer  quand il y avait des rencontres dans son bureau privé. Je ne sais si ma mère était au courant mais elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour nous élever et éduquer. Certes, nous ne manquions pas d’argent, mais il faut dire que nous n’étions pas toujours faciles. J’entraînais mon frère dans mes aventures rocambolesques. Nous traînions dans la rue après l’école. Je n’étais pas un cancre loin de là, mais mon terrain de jeu était la rue où j’observais des échanges entre dealers et clients mais aussi les rondes des voitures de police. Je fus repéré et on me proposa de devenir guetteur contre des primes, puis au fur et à mesure, on me donnait d’autres responsabilités jusqu’au jour où par un manque d’attention je me fis prendre. Au poste de police, je restais muet, je tenais à coeur de respecter la loi du silence du milieu. Ils avaient beau me menacer de prison, de faire semblant de vouloir me taper, je restais là à les défier même si au fond de moi j’avais peur. La sanction tomba, je fus envoyé dans un centre de redressement. Là, j’appris à mentir, à encaisser les coups. J’étais tel un roseau qui se plie mais ne rompt pas. A la sortie, je menais une vie d’apparence rangée, j’étais retourné sur les bancs de l’école, puis de l’université mais je gardais toujours un pied dans l’engrenage de la Famille. J’appris à être encore plus méfiant. A l’obtention de mon diplôme d’avocat, j’ouvris un cabinet et je ne plaidais que la cause des membres de la famille à laquelle j’appartenais. Sous couvert de mon activité respectable, je suis propriétaire sous des noms d’emprunt des établissements beaucoup moins où des hôtesses d’accueil s’occupaient des clients afin qu’ils dépensent toutes leurs économies dans le jeu, les boissons et le sexe, si en prime on pouvait rajouter un petit prêt avec un taux usurier…. Mon avenir professionnel est tout tracé puisque je surfe au sommet de la hiérarchie.
Les femmes, mes relations avec elles, que dire… Ma toute première fois fut avec une professionnelle qui m’a appris toutes les ficelles du plaisir des femmes. Je venais d’avoir 15 ans et j’étais devenu un homme à part entière. Depuis, je me laisse séduire mais je ne noue pas de réelles relations. Je prends le plaisir sans donner mon coeur. Cela implique tant de choses, la confiance, la fidélité, un engagement…. Je doute qu’un jour une femme saura avoir les mots, les gestes pour me dompter moi l’étalon sauvage...mais qui sait de quoi l’avenir sera fait….