Tu es né dans la province de Rayong en Thaïlande en 1991, d’une famille de pauvre marchand, tu es le petit dernier de ta famille, ayant une grande sœur et deux grands frères. Chaque personne travaillait dans la famille.
Dès que tu as été en âge de te servir de tes mains et de tenir sur tes jambes, tu as accompagné ton père pour appâter les clients avec ta bouille d’ange. Oui, il fallait le dire, tu étais déjà un bel-enfant du haut de tes 4 ans. Tu possédais des yeux en amande et des pupilles d’un noir corbeau si intense que l’on pouvait s’y perdre. Personne ne t’a jamais résisté et les affaires devinrent meilleures avec ta venue au monde. Rama. C’est comme ca que tu t’appelais, parce que tes parents savaient que tu étais un roi et qu’en grandissant, tu serais de plus en plus beau et que sans doute, tu pourrais les sortir de cette pauvre vie. Ils y croyaient tous.

Le soir, tu ne te reposais pas, tes grands frères faisaient ton éducation, ils apprirent à parler, lire et écrire, ce qu’ils savaient. Ta sœur de toute ton enfance, tu ne l’as jamais vraiment connu. Elle ne rentrait pas souvent chez vous. Tu n’as appris que quelques années plus tard que tes parents avaient dû vendre ses services, pour subvenir à leur propre nécessité. Tu as fini par comprendre que ni tes frères, ni toi n’étaient forcément certains de rester chez vous. C’est aussi parce que vous aviez peur d’être vendus que vous n’avez jamais fait de vague et que vous avez toujours servi vos parents.
Rama, toi, tu étais loin d’être prêt après tout, tu étais leur gagne-pain. Ils ne pouvaient pas se passer de toi.
La vie avait suivi son cours bien que vous étiez toujours dans la galère, vous aviez étonnamment commencé à sortir la tête de l’eau, récemment. Les clients faisaient la queue pour venir te voir, après tout, tu savais si bien les attirer avec ta joie de vivre et ton énergie. Oui, tu étais promis à un grand avenir.

Pourtant, tout le monde sait que la vie ne fait pas de cadeaux.

La vie avait suivi son cours et vous étiez tous, toujours tous ensemble, c’était un miracle et du haut de tes 15 ans, tu croyais déjà en un avenir un peu plus radieux.
C’était sans compter sur ce jour-là au marché, comme à votre habitude ton père et toi étiez là, vendent avec bonne humeur vos produits. Quand vous aviez tous les deux aperçu du coin de l’œil ce type qui faisait tâche dans la foule, tu avais fait rire ton père au début avec une blague de mauvais goût concernant cet homme qui devait s’être perdu. Après tout, seuls les touristes et les locaux venaient au marché. Et vous étiez certains que personne n’avait jamais vu cet homme. Il dégageait quelque chose de malsain, son aura semblait être remplis des pires choses et pourtant à cet instant présent, vous ne lui aviez même pas encore adressé la parole.
Ton père n'était pas stupide, il avait vu que ce gars sondé la foule a la recherche de quelqu’un ou de quelque chose. Il avait bien vu cet étrange regard que l’inconnu t’avait donné quand il t’avait vu pour la première fois, comme s’il t’avait déshabillé. C’est aussi pour ca que ton père t’avait envoyer chercher d’autre cœurs de palmier dans les sacs, même si tu savais qu’il n’en y avaient plus. Son ton autoritaire t’avait glacé le sang et tu avais rapidement compris que quelque chose n’allait pas, alors tu étais resté le dos à la scène, tête dans les sacs, à la recherche de ses cœurs de palmier invisible.

Tu avais tout entendu, les grands projets qu’il voyait pour toi, l’argent qu’il pouvait offrir à ta famille. Clairement, il avait voulu t’acheter. Mais ton père ne l’avait pas laissé faire, il l’avait même rembarré sèchement. L’homme avait pris un ton sarcastique en s’adressant à ton père, lui glissant ces mots:

“Vous ne faites plus de vente d’enfant ? Vous aviez vendu Leila pourtant, c’est grâce à elle que vous aviez survécu. Vous savez-je l’ai rendu célèbre, et elle est très occupé comme vous le savez, elle ne peut pas revenir chez vous pour l’instant. Maintenant que les affaires sont bonnes, vous osez vous opposer à moi alors qu’il y a de cela des années vous courbiez l’échine devant moi, me suppliant de l’aide. Vous me décevez énormément. Je vous faisais confiance.”

Tes yeux s’étaient écarquillés, Leila, c’était le prénom de ta sœur, tu t’étais retourné oubliant les ordres de ton père.

“Vous connaissez Leila ?" "Est ce que je peux la voir?”

Le sourire de l’homme s’était agrandi.

“Je crains que non, si ton père, refuse d’accepter mon affaire.”

Ton père avait coupé court à votre début de discussion. Et avait finalement réussi à faire partir l’homme. Quand le calme était revenu dans votre petit marché ambulant, ton père s’était accroupi face à toi et dans ses yeux, tu pouvais voir une grande mélancolie et quelque chose ressemblant à de la peur.

“Rama, reste loin de cet homme, fait en moi la promesse.”

Tu étais encore innocent et tu avais promis, tu n’avais pas envie de le rendre triste, mais tu savais qu’au fond, tu ferais tout pour retrouver Leila. C’était une star après tout.

Les jours suivant l’homme était revenu plusieurs fois, il avait été plus insistant chaque fois. Et de ton côté, tu avais pu voir les effets néfastes que le stress avait apporté, avait fini par user la santé de ton père. Il ne dormait plus la nuit, il surveillait votre porte d’entrée. Combien de fois l’avais-tu retrouvé endormi sur son fauteuil?

Un jour ce fut le jour de trop, alors que vous étiez en chemin pour le marché, ton père avait tout d’un coup serré sa poitrine et s'était écroulé sur la place publique.

La note avait été salée, les médicaments... Ces putains de médoc bien trop cher pour vous, il aurait fallu arrêter le commerce pour pouvoir payer les médecins, afin qu’ils le soignent.
Vous étiez désespéré, ta mère plus encore. Au début, vous avez voulu travailler plus. Mais avec tes préoccupations et ta grise mine, tu avais fini par faire fuir les clients. Ta mère n’arrivait pas à tenir et elle aussi avait commencé à s’épuiser. Ils ne vous restaient plus très longtemps avant que ton père ne soit expulsé de l'hôpital : vous étiez endetté. Le délai arrivait trop vite et l’argent ne rentrait pas assez.

C’était une journée de M*RDE qui avait commencé et pour couronner le tout, le même gars était revenu, avec une dernière proposition très alléchante, décidément, il n’allait pas te lâcher. Tout ça, c’était de sa faute, si vous en étiez là aujourd'hui , à croire qu’il l’avait fait exprès. L’homme avait eu un ton très inquiet et parla longuement avec ta mère disant qu’il se préoccupait sincèrement de ton père qui était à l'hôpital. Comment pouvait-il savoir cela ? Leur conversation t’avait paru bien longue, tu te rappelles encore de la pluie qui s’était mise à tomber, le bruit masquant leur conversation.

Ta mère, tu l’aimais, mais ce qu’elle t’a fait, tu ne lui as jamais pardonné. Tu supposes que l’amour est quelque chose de fort et parfois, il faut faire des sacrifices. Tu en as été un ce jour-là. Ton dernier regard s’était posé sur la somme exorbitante qu’elle tenait entre ses mains. Elle n’a pas osé te regarder. T’avais vite compris ce qu’il c’était passé quand le gars t’avait souri. T’avais sauté dans les bras de tes frères et tu les avais serrés très fort comme pour emporter avec toi la marque de leurs étreintes.

Ta nouvelle vie a commencé à Bangkok, dans une maison close, tu y as perdu petit à petit ton identité, vos prénoms ont été remplacé par des noms d’objets ou de couleur, ou bien d’aliment, comme si vous étiez des poules de batterie. Tu as écopé du surnom “Noir” au fait de ton regard intense dans lequel on pouvait se perdre si facilement. Tu as été l’un des plus difficile à dompter au début, ils ont mis du temps pour te briser. Pour vous rendre docile, vous avez été, toi et les autres adolescents droguer ou saouler de force. Tous les jours, afin que votre corps s’habitue et deviennent dépendant que vous ne puissiez pas penser par vous-même. Tu ne te rappelles pas exactement de comment s’est passé ta première fois. Tu te rappelles juste de cette masse énorme qui est rentrer dans ta chambre, alors que tu avais les mains menotté à ton lit. Et de ton black-out, puis de ton corps douloureux et sali. Hélas, cela n’a pas été la dernière fois. D’autres mauvaises expériences ont suivi après ca.

En plus de perdre ton identité, tu as perdu ta religion.

Tu croyais en Bouddha, tu savais qu’il te protégeait et qu’il te sauverait, tu en étais persuadé, mais désormais lorsque tu marchais dans les rues de Bangkok les clients qui t’avaient reconnu, avait commencé à te juger.

Un jour, tu t'étais rendu au temple et ils t’avaient refusé l’entrée. Quand tu avais demandé la raison, ils t’avaient expliqué que tes pratiques salissaient l’image de la religion, que tu étais un criminel et que plus jamais tu ne serais protégé par ton dieu, ni même accepté à entrer dans un temple.
Les mecs comme toi n’étaient pas les bienvenues.
Même si tu n’as jamais tué personne, c’était tout comme.

Les gays et les meurtriers possèdent la même position. Cela aussi, tu as fini par l’apprendre.

Tu l’as ressenti cette pression et ce mal-être, tu as vu tes collègues de travail céder sous la pression, beaucoup en sont mort. Tu en as même accompagné certains, comme MILK vous étiez acolytes vous vous aidiez à survivre, mais MILK était trop faible, tu avais su dès le début qu’il ne ferait pas un long chemin avec toi. Mais pourtant, tu avais voulu lui donner sa chance, essayer de vraiment y croire. Et encore une fois, tu ne t’étais pas trompé. Dans ses dernières faveurs, il t’avait supplié de le laisser partir et toi, est-ce que tu avais été trop faible ? Ou pas assez égoïste pour accepter de le laisser partir ? Tu l’as regarder s’éteindre, tu l’as accompagné jusqu’à la fin. Milk n’aura pas été le seul, beaucoup d’autres ont suivi après lui et eux aussi, tu les as regardé s’éteindre et ta foi et une partie de ton humanité sont morte aussi avec eux à ce moment-là.
Durant cette époque de décadence et de rébellion, tu n’avais pas beaucoup d’option pour te débattre, te défendre. Certains avait essayé, ils avaient fini avec une balle dans la tête, ou empoisonné. Jugé trop faible mentalement, il aurait un jour apporté la faillite à tes supérieurs. C’est aussi à cette époque que tu t’es fait tatouer, pour la mémoire de tes congénères morts de maladie, de suicide ou pour avoir lutter contre le mal. Dans tes tatous, certains prénoms sont gravés, comme celui de ton père, tes frères et celui de ta sœur. C’est aussi à cette époque que tu t’es fait tatouer, pour la mémoire de tes congénères morts de maladie, de suicide ou pour avoir lutté contre le mal. Tu ne l’as jamais retrouvé dans Bangkok, tu n’avais jamais pu savoir si elle était toujours en vie ou pas. Après tout sa vie qui était la tienne, était une lutte quotidienne. Tu ne t’étais pas arrêté aux prénoms, petit à petit des animaux, des plantes et des fleurs avaient rejoint tes tatous.

Un soir pas comme les autres est arrivé au bordel où tu travaillais, vous avez vu cet étranger, des bijoux dorés ornés ses poignets et ses dents. Tu as tout de suite compris qu’il ne faisait pas parti des gentils, à ses côtés se tenait une jeune femme, elle avait autour de son cou un collier avec le prénom de Leïla. Des Leïla, tu n’en avais jamais connu à part ta sœur disparue.
Quand vous avez eu un moment seul à seul, que les patrons sont partis faire les affaires, tu as bondi sur l’occasion pour parler à cette mystérieuse Leïla. Tu avais été déçu de la réponse de cette jeune femme du vrai prénom d’ Oura, tu lui avais demandé pourquoi alors avait elle ce collier et comment elle l’avait eu. Tu te souviens que vous vous étiez assis à l’abri des regards et elle t’avait tout raconté, comment ta sœur avait été la favorite dès son arrivé, mais que très rapidement au vu de ses nombreuses tentatives de fuite pour essayer de te rejoindre toi et tes frères. Elle avait commencé par être battu par ses proxénètes pour que cela lui serve de leçon. Mais elle n’avait jamais appris. Tu avais reconnu en ta sœur la même force de caractère. Oura avait marqué un long silence quand tu lui avais demandé où elle était maintenant. Tu te souviens que tu avais planté ton regard noir dans les yeux d’ Oura quand elle t’avait finalement répondu, tu avais senti des gouttes de pluie coulées le long de tes joues, même si la nuit était claire. Tu avais essuyé tes larmes et tu lui avais fait une accolade chaleureuse en lui demandant plusieurs fois d’être prudente. Elle t’avait laissé seul et tu étais resté face à la lune un long moment faisant le deuil de ta sœur qui s’était finalement elle aussi donné la mort en se jetant sous un train.

C’était la tape sur l’épaule qui t’avait sorti de tes songes, on t’avait murmuré ces trois mots : fais tes valises. Tu n’avais pas compris immédiatement ce qu’il s’était passé durant ta petite conversation avec Oura. Quand tu étais retourné dans le hall principale, cet étranger te souriait de son sourire plaqué, or. Tu n’avais pas été le seul choisi, Biscuit, Shine, Dia et d’autres avaient suivi la cadence. Vous aviez quitté votre bordel avec vos minces affaires pour retourner durant une courte durée dans un hôtel, vous étiez quatre dans une chambre de deux. Vous ne saviez pas ce qu’il allait vous arriver. Oura était de la partie et elle venait vous raconter discrètement ce qu’il en était. Apparemment, vous alliez tous quitter la Thaïlande pour un long voyage. Mais où ?

Les USA… Un endroit que tu ne connaissais pas. Cela prit quelques jours avant le départ. Il vous fallait de nouveaux papiers, de nouveaux noms aussi. Ton nouveau proxénète avait décidé de t’appeler Callum en raison de cet acteur porno gay dont il était fan et qui te faisait en autre penser à toi. Après tout les Thaïlandais était tous les mêmes non? Et black pour ton surnom qui, quand même, fallait le dire t’allait comme un gant.

Tu ne savais même pas comment vous deviez vous y rendre, mais le moment était venu de changer de propriétaire. Tu pensais que le voyage se passerait en bateau tout d'abord. De manière clandestine. Mais non, les choses furent autrement et ce fut la première fois que tu pris l'avion, quitter la terre et monter au septième ciel. T’avais eu peur, et cela, tu t’en souviens très bien. T’avais enfoncé tes doigts dans les accoudoirs durant tout le trajet. Vous n'étiez pas seul bien sûr, un jet privé vous transporta avec quelques hommes pour vous surveiller pendant le voyage qui parut durer une éternité. T’avais osé te lever quelques fois pour aller aux toilettes, toujours surveillé de pres par les hommes de main. Au cas où tu décides de tous vous tuer en ouvrant les portes de sécurité.
Au bout de ce qui parut une vie, tu touchas le sol américain avec tes acolytes. Le voyage ne fut pas terminé. Une voiture vous attendait pour vous amener à votre destination finale, vers votre nouvelle maison. Tu avais quitté ta terre natale pour arriver dans une maison plus sophistiquée plus grande et certaines pièces possédants des ordinateurs avec des caméras au-dessus. Tout était plus grand que chez-toi. Mais pourtant, tu ne t’es jamais réjoui, parce qu’après tout le travail était le même. Vendre ton cul à des inconnus le temps d’un soir.

Par la suite, tu t’es coupé les cheveux qui t’arrivaient vers le bas des reins.
Cela avait été dur au début de te défaire de cette addiction dans laquelle ont t’avais baigné dès ton arrivée dans ce milieu du sexe. À ton arrivé et sans que tes boss ne le sachent tu t’es pris en charge. Tu as participé aux narcotiques anonymes, tu te souviens t’être fait passer pour un jeune artiste pour éviter les potentiels intéressés. Tu étais content, ils ne t’avaient pas posé de questions. Cela avait été dur au début de te défaire, tu avais eu des rechutes, mais tu t’en étais finalement sorti, grâce à ce groupe ton anglais avait également fini par s’améliorer en plus de l’étudier de ton côté. Tu avais fini par perdre ton accent Thai au fil des ans.

Ton nouveau patron était fier de toi, fier de son achat, tu en valais la peine pour un bâtard dans ton genre.

Oh, debout sale c*n ! Tu rêvasses encore ? Descends, les clients ne vont pas tarder à arriver, prépare toi et met ce string.

Tu grognes et tu relèves lentement de ton lit, te recoiffes brièvement, passes la main sur tes yeux et humidifies tes lèvres. Tu t’habilles de manière sexy et mets ce string presque transparent et le recouvre de tes affaires de travail. Tu fermes ta porte et tu descends rejoindre les autres.